- hallier
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halliern. m. Ensemble de buissons très épais.⇒HALLIER, subst. masc.Enchevêtrement de buissons serrés et touffus, d'un accès difficile. Synon. fourré. Hallier impénétrable; battre les halliers. Des halliers si épais et si épineux qu'un serpent n'y aurait pas pénétré (BRILLATSAV., Physiol. goût, 1825, p. 83). Dans ce vaste ensemble de pierrailles, d'herbages maigres, de boqueteaux, de halliers toujours balayés du vent... (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 341).— P. métaph. Les dogmes et les lois sont de profonds halliers Où des tas de vieux droits divins mêlent leurs branches (HUGO, Légende, t. 3, 1877, p. 280).REM. 1. Hallier, subst. masc., homon. V. halle rem. 2. Hallier, subst. masc., homon. Filet de chasse. J'aimais seulement la chasse aux cailles, avec le hallier et l'appeau, dans les blés verts (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 335).Prononc. et Orth. : [alje] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Mil. XVe s. haillier « groupe de buissons serrés et touffus » (Myst. du V. Test., éd. J. de Rothschild, 4663); 1er quart du XVIe s. hallier (G. CRÉTIN, Débat entre deux dames, 50 ds Œuvres poétiques, éd. K. Chesney, p. 96). Issu par substitution de suff., du pic. ou flam. hal(l)ot « saule à tête, buisson » (1283-86, Roisin, éd. R. Monier, § 94, p. 66; encore vivant dans les dial. norm. et pic.); dimin. de l'a. b. frq. hasal « noisetier »; cf. m. néerl. hasel de même sens; aussi a. h. all. hasala (fém. de hasal); m. h. all. hasel; all. Hasel « id. ». On trouve également hasla « rameau » en lat. médiév. (629-34 ds DU CANGE). Fréq. abs. littér. : 172.ÉTYM. 1416; lat. pop. alarium, d'ala, « aile ».❖♦ Techn. (chasse). Filet tendu sur deux perches pour capturer les oiseaux, notamment les cailles, les perdrix. ⇒ Filet.————————1. hallier ['alje] n. m.ÉTYM. XVIIe; halier, v. 1268; de halle.❖1 Vx. Gardien aux halles.2 (1723). Vx ou archaïsme. Marchand qui vend aux halles.0 (…) la veuve proposa de commémorer sur-le-champ cette rencontre en asséchant un glasse et de pénétrer à cette fin dans la salle de café du Vélocipède boulevard Sébastopol, où quelques halliers déjà s'humectaient le tube ingestif avant de charrier leurs légumes.R. Queneau, Zazie dans le métro, p. 164.REM. Le fém. hallière ['aljɛʀ] est virtuel.❖————————2. hallier ['alje] n. m.ÉTYM. Av. 1525; haillier, 1458; de l'anc. franç. halot, avec changement de suff., du lat. pop. hasla « rameau », du francique hasal; cf. all. Hasel « noisetier ».❖♦ Groupe de buissons serrés et touffus. || Des halliers épais, impénétrables, déserts (→ Épine, cit. 4). || Les halliers d'un taillis, d'un bois. || Sanglier, bête fauve qui établit son gîte dans un hallier, à la chasse (→ Équipage, cit. 14).1 Au plus fort du taillis un gros hallier était (…)Ronsard, le Bocage royal, I, Songe.2 Je mis mon chien sur la trace; mais il nous conduisit dans des halliers si épais et si épineux qu'un serpent n'y aurait pas pénétré (…)A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, VI, II, 38.3 On croit sentir, en lisant Eschyle, qu'il a hanté les grands halliers primitifs, houillères d'aujourd'hui (…)Hugo, Shakespeare, I, IV, VII.4 (…) il courait la plaine durcie, les halliers de mélèzes et de bouleaux, les forêts de sapins (…)J. Verne, Michel Strogoff, p. 35.❖
Encyclopédie Universelle. 2012.